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VIII.2.16 Pompeii. Casa dei Mosaici Geometrici or House of the Geometric Mosaics.

Linked to VIII.2.14.

 

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Pompéi. Maison des mosaïques géométriques VIII 2, 3-16.

Sandra Zanella

Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome, Campagne July-August 2013.

The following material is taken from the 2013 report of the archaeological activites under the auspices of the French School in Rome. Reproduced by kind permission of Sandra Zanella.

Centre Jean Bérard (USR 3133 CNRS-EFR), Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne (ED 112 - AOROC - UMR 8546), INHA, Soprintendenza speciale per i beni culturali di Napoli e Pompei

 

1. Les opérations de nettoyage entreprises entre le 12 juillet et le 9 août 2013 visaient à répondre à des questions précises nées lors de l’étude du bâti, en particulier dans la grande aire découverte centrale, le péristyle 41 et dans les aménagements de service de la partie occidentale de l’ensemble.

Ces opérations n’auraient pas été possibles sans l’aide et la sympathie de Lucas Aniceto (Paris 1 ED 112), Marianna Cuciniello (archéologue indépendante), Saverio De Rosa (archéologue indépendant) et Nicolas Monteix (Université de Rouen) auxquels vont mes plus sincères remerciements.

 

Fig. 1 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques dans son contexte topographique.  
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,2M)

Fig. 1 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques dans son contexte topographique. 

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,2M)

 

2. La Maison des Mosaïques géométriques (fig. 1) est située dans le secteur sud-ouest de Pompéi, en contact direct avec le forum. Elle fait partie intégrante de la série ininterrompue des maisons qui, depuis le temple de Minerve jusqu’à la Porta Ercolano, profitent de la pente naturelle du terrain pour aménager des terrasses échelonnées vers la plaine du fleuve Sarno. En 79 de n. è. cet édifice occupe pour son seul rez-de-chaussée une superficie d’environ 3 000 m², à laquelle il faut ajouter les trois niveaux de terrasses et, sur une partie des pièces, un étage. Cela fait de cette domus l’édifice le plus étendu parmi ceux actuellement connu à Pompéi.

 

3. Structurée comme domus à double atrium vers la fin du IIe s. avant n. è., la Maison des Mosaïques géométriques accroît sa surface en englobant les parcelles mitoyennes à l’ouest. Les observations menées lors de l’analyse des murs du péristyle 41 avaient permis d’avancer l’hypothèse que ce processus ne était pas achevé lors de l’éruption du Vésuve et que l’édifice aurait alors été encore en chantier.

 

4. Le déblaiement précoce de ce secteur de la ville avait favorisé un enterrement naturel des structures et une occultation conséquente des superficies en usage pendant la dernière phase de vie de Pompéi. Les opérations ont donc visé à remettre à jour le plan de circulation en usage en 79 de n. è. dans l’objectif de compléter l’étude des structures bâties de l’ensemble.

 

Fig. 2 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. L’aire d’intervention. 
Photomosaïque d’ensemble de pavements et des structures arasées découvertes pendant les opérations de nettoyage. 
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 1,3M)

Fig. 2 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. L’aire d’intervention.

Photomosaïque d’ensemble de pavements et des structures arasées découvertes pendant les opérations de nettoyage.

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 1,3M)

 

5. Grâce à l’autorisation de la Surintendance de Pompéi de procéder à l’enlèvement de la stratigraphie moderne, sur une surface avoisinant les 250 m², il a été possible de vérifier les hypothèses liées au chantier de construction et de mettre en évidence une série de pavements et de structures arasées antérieures aux constructions actuelles et utilisées comme plan de chantier pour ériger ces dernières. Ces structures ont été dégagées dans les espaces délimités par l’actuel portique en correspondance des bras nord, ouest, sud, dans le quart méridional du bras oriental ainsi qu’à l’intérieur de l’aire ouverte du péristyle. La fouille s’est ensuite étendue au couloir de connexion entre le péristyle 41 et l’atrium secondaire de l’édifice VIII 2, 14 ainsi qu’à l’espace reliant le péristyle 41 et l’espace 27, objet d’un nettoyage partiel (fig 2).

 

Fig. 3 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Les structures découvertes. Relevé d’ensemble. 
Photo courtoisie de Sandra Zanella.  Agrandir / Enlarge (jpg, 1,1M)

Fig. 3 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Les structures découvertes. Relevé d’ensemble.

Photo courtoisie de Sandra Zanella.  Agrandir / Enlarge (jpg, 1,1M)

 

6. Les recherches ont pu mettre en évidence une organisation des espaces différente de celle actuellement visible (fig. 3). Elle prévoyait en effet deux édifices distincts munis d’un péristyle (41 A et 41 B) sur lequel s’articulaient différentes pièces. Cette situation a été fortement perturbée par divers facteurs, avant tout le chantier de construction du péristyle 41 de la Maison des Mosaïques géométriques dont la mise en place, outre l’arasement des structures subsistantes, a eu une forte incidence sur les superficies pavées. En deuxième lieu, des opérations modernes de fouilles ont détruit les structures pour accéder à la stratigraphie sous-jacente. Les opérations plus importantes, conduites au centre de l’aire ouverte du péristyle par I. Dall’Osso au début du XXe s., demeurent aujourd’hui inédites.

(La bibliographie compte un article introductif signée par I. Dall’Osso 1905. À cela il faut ajouter le journal de fouille rédigé par le Soprastante Guido Scifoni conservé à l’archive de la Surintendance de Pompéi (A VI 5, Janvier-février 1905, p. 18-22). En 1936, une deuxième intervention de fouilles fut opérée dans l’angle sud-ouest du péristyle 41 par K. Lehmann-Hartleben dans le cadre de l’étude architecturale de l’îlot VIII 2, étude publié en 1936 : Noack – Lehmann-Hartleben 1936).

Le portique sud du péristyle 41 : l’édifice A.

 

Fig. 4 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Les structures découvertes. Hypothèses de reconstruction.
Photo courtoisie de Sandra Zanella.  Agrandir / Enlarge (jpg, 760k)

Fig. 4 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Les structures découvertes. Hypothèses de reconstruction.

Photo courtoisie de Sandra Zanella.  Agrandir / Enlarge (jpg, 760k)

 

7. Dans le portique sud (fig. 4), dégagé sur toute sa superficie, ainsi que dans la partie sud de l’aire découverte centrale, il a été possible de mettre en évidence les restes de trois pièces alignées, ouvertes vers le sud et le sud-ouest flanquées à l’est par un péristyle avec deux portiques, l’un sur le côté sud et le deuxième sur le côté est. La séquence des trois pièces A-C rappelle dans son schéma l’aménagement que l’on retrouve dans la Maison des Mosaïques géométriques, quelques mètres plus au sud, dans les pièces ouvrant sur le panorama de la plaine du fleuve Sarno.

 

8. La pièce B et la pièce C sont caractérisées par un pavement en éclats de calcaire blanc et par un seuil (pièce B) en calcaire blanc avec des encastrements caractéristiques de forme trapézoïdale. Les parallèles plus proches sont à chercher, pour le seuil, dans l’atrium principal de la Maison des Mosaïques géométriques et pour le pavement, dans l’exèdre de l’atrium secondaire. En d’autres termes, ces structures formaient, dans une phase précédente la partie postérieure de la Maison des Mosaïques géométriques.

 

9. Les limites de ces pièces au nord sont représentées par un mur orienté est-ouest dont nous conservons un segment à l’angle sud-ouest de l’actuel péristyle 41 dont le prolongement rencontre l’angle nord-est de la pièce C. En revanche, nous avons été dans l’impossibilité de dégager la partie au nord de ces deux pièces qui devait accueillir pour partie l’aire ouverte gravitant autour du péristyle D mais aussi, comme le suggèrent les tronçons de mur mis au jour entre le stylobate ouest du portique et le mur est de la pièce A, deux autres espaces dont le pavement a été observé dans cette même fenêtre réduite.

 

Fig. 5 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Le péristyle D. Vue depuis l’angle sud-est du péristyle 41.
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,4M)
Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia. 
Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

Fig. 5 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Le péristyle D. Vue depuis l’angle sud-est du péristyle 41.

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,4M)

Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia.

Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

 

10. La cour D est entourée sur ses cotés sud et est, par une colonnade (fig. 5). Celle-ci compte deux pilastres, vers le sud, qui semblent indiquer une entrée privilégiée à l’espace ouvert, alors que sur le côté oriental, une colonne d’angle et une deuxième colonne en tuiles complètent la structure. Dans un deuxième temps, 2 des quatre entrecolonnements du portique sont bloqués par un étroit muret. Les accès obligés à l’espace ouvert central se font maintenant au sud entre les deux piliers et à l’est entre la colonne d’angle et la colonne suivante. L’espace central est occupé par un vivier à poissons, probablement alimenté manuellement en eau. (Voir Dessales 2013, n°88, p. 470-471). Un trop-plein est situé à l’angle nord-est de la vasque et l’eau était convoyée vers l’extérieur de la maison à travers une canalisation soigneusement bâtie.

 

11. L’aire ouverte du péristyle D (fig. 4) était probablement fermée au nord par un mur orienté est-ouest dont on a mis au jour les deux extrémités, alors que la partie centrale a été détruite par les sondages d’I. Dall’Osso. Ce même mur faisait, selon toute vraisemblance, office de mur mitoyen avec l’édifice qui se développait au nord.

Le portique nord, ouest et l’aire centrale découverte : l’édifice B.

12. Les fouilles pratiquées par I. Dall’Osso au centre de l’aire ouverte actuelle ont gravement compromis la clarté de lecture de ce secteur mais le dessin d’ensemble demeure parfaitement intelligible (fig. 4). L’espace est organisé autour d’une cour centrale entourée de portiques sur trois de ses côtés alors qu’au nord, un mur continu devait clore l’ensemble. Les portiques étaient soutenus par huit colonnes en tuf gris, probablement celles qui ont été réutilisées ensuite dans la latrine de l’espace 27. (La dernière colonne à l’angle nord-est est bâtie en tuiles, indice d’une réfection en antique). Le pavement est constitué d’un béton en poudre de lave (lava pesta), orné d'un dessin géométrique entre les colonnes, réalisé avec des tesselles de marbre blanc et délimité par une rangée de tesselles blanches taillées en rhombe. Dans un deuxième temps, des losanges de marbres colorés sont venus enrichir cette décoration sobre. Disposées en trois rangées en correspondance des pièces F et G, ils sont dédoublées devant la porte de la pièce H.

 

13. Si les structures sont assez bien conservées dans la partie occidentale, un sondage pratiqué sensiblement au milieu de l’espace ouvert a permis d’intercepter un segment de la colonnade méridionale du péristyle, épargné par les sondages d’I. Dell’Osso. Il s’agit d’une portion d’entraxe et de l’emplacement d’une colonne décorée à motifs géométriques caractéristiques de tout le portique et différents dans chaque entrecolonnement. Ici comme dans le portique occidental, il semble que tout le stylobate soit réalisé avec des grands blocs de tuf gris dans lesquels les creusements pour l’installation des colonnes sont aménagés et ensuite revêtus par la préparation du pavement. Dans le portique oriental, observé seulement à travers une étroite fenêtre dans sa partie nord, des interventions antiques ont modifié l’aménagement originel. On remarque en effet l’interruption du canal de recueillement des eaux, ainsi que le blocage du dernier entrecolonnement par un muret. Ces aménagements sont à mettre en connexion avec une structure hydraulique observée dans l’angle nord orientale du péristyle, et dont la fonction est encore en cours d’évaluation.

 

Fig. 6 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Photomosaïque des pavements des pièces G et H. 
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,9M)
Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia. 
Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

Fig. 6 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. Photomosaïque des pavements des pièces G et H.

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 2,9M)

Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia.

Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

 

14. Le long du portique occidental s’alignent cinq pièces communicant avec le portique même (pièces F, G, H, I et L) et, pour certaines, communicant entre elles. Elles conservent toutes un pavement en dur exception faite pour la pièce I, dont nous n’avons probablement pas atteint le plan de circulation antique. Les pavements des pièces G et H, en éclats de calcaires blancs et verts, ont comme caractéristique de donner à voir les lignes régulières qui définissent des rectangles de quelques dizaines de centimètres de côté, utilisées pour la constitution progressive du sol. La pièce H est décorée en son centre d'un octogone – dessiné avec des éclats de pierre dans les tons de vert – inscrit dans un carré (fig. 6). La porte ouvrant sur le portique présente un seuil fictif réalisé avec des éclats de calcaires colorés. Cette pièce devait sans doute être au centre de la composition architecturale, comme le souligne sa propre décoration et la portion de colonnade qui fait presque office de vestibule d’entrée.

 

15. D’un point de vue chronologique, il est possible d’inscrire ces structures, au moins leur première phase, dans le courant du IIe siècle avant n. è., sur la base de parallèles stylistiques avec la maison du Faune en particulier.

 (Pour les phases de construction de la maison du Faune voir Hofmann – Faber 2009.).

Le chantier de construction du péristyle 41 de la Maison des Mosaïques géométriques.

16. Pendant les années 70 de notre ère, un chantier de construction est mis en place. C’est probablement à ce moment que les édifices VIII 2, 3-5 et 14-16 (fig. 1) sont achetés par un même propriétaire qui en réaménage la partie centrale en bâtissant le péristyle 41. Les signes de ce chantier sont bien visibles sur les superficies des pavements plus anciens. Ils se traduisent par une série de trous, parfois aménagés avec des moellons pertinents à l’installation d’échafaudages libres. Ils ont été observés dans différents points et leurs fonctions spécifiques sont en cours d’évaluation.

 

Fig. 7 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. La gestion de l’eau dans le nouveau péristyle 41. 
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 1,5M)

Fig. 7 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. La gestion de l’eau dans le nouveau péristyle 41.

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 1,5M)

 

17. D’autres traces, bien plus évidentes et préalables à la réalisation des nouvelles structures, sont constituées par la mise en place d’un réseau de captation et de gestion des eaux. Quatre constructions importantes, laissées inachevées, ont pu être observées (fig. 7).

 

18. La première, au sud du bras occidental, consiste en une canalisation qui devait capter les eaux dans la pièce 34 et les acheminer vers une probable citerne dont une bouche est visible à l’angle sud-ouest du péristyle 41. La canalisation a été interceptée lors d’un sondage pratiqué par l’équipe allemande pendant les années 1930.

(Voir Noack – Lehmann 1936, p. 6 ss.)

 

19. Une deuxième canalisation, qui se dirige probablement vers la même citerne, est localisée dans la portion occidentale du bras sud, visible grâce à la saignée en diagonale pratiquée dans le pavement d’éclats de calcaire.

 

20. Un troisième aménagement a impliqué la découpe du pavement de la pièce C dans le sens nord-sud ; cette ouverture a ensuite été rebouchée avec du béton très compact. Cette construction doit être mise en relation avec la gestion des eaux qui, provenant de la toiture du péristyle, devaient être acheminées vers la citerne dont la bouche se trouve dans la pièce 44.

 

21. Une dernière opération concernait le vivier, seule structure de la phase précédente à avoir été intégrée dans le nouveau bâtiment. Si la canalisation d’écoulement des eaux pour le trop-plein de la phase précédente demeure en fonction, une importante tranchée est-ouest a été mise au jour entre la vasque et le mur oriental de l’actuel péristyle ; remplie de matériel éruptif, elle n’a pas été explorée.

La latrine 27

 

Fig. 8 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. La latrine 27 à la fin du nettoyage. Vue de l’ouest.
Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 921k)
Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia. 
Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

Fig. 8 - Pompéi, Maison des Mosaïques géométriques. La latrine 27 à la fin du nettoyage. Vue de l’ouest.

Photo courtoisie de Sandra Zanella. Agrandir / Enlarge (jpg, 921k)

Sur concession du Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia.

Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, est interdite.

 

22. Le dégagement partiel de l’espace irrégulier identifié avec le numéro 27 naît de la nécessité de vérifier l’interprétation proposée par F. Noack et K. Lehmann-Hartleben qui y reconnaissaient, à la suite d’A. Mau une latrine à plusieurs places, seul exemple actuellement connu en contexte privé à Pompéi (fig. 3). Nous avons pu confirmer les observations des chercheurs allemands et procéder à un relevé des structures dégagées dans l’angle nord-est de la pièce (fig. 8).

(Voir Mau 1892, p. 14 ; Noack – Lehmann 1936, p. 128.)

 

23. La latrine s’articule en deux parties séparées par un piédroit, chacune disposant d’une évacuation des eaux indépendante. Ces deux canaux aboutissent dans une probable unique fosse septique. La moitié orientale, que nous avons remise au jour, montre une bouche d’écoulement dans le mur sud du canal. Ce dernier, dont on conserve par endroit l’enduit hydraulique, a le fond bâti en tuiles dont une porte le timbre d’un atelier de la gens des Eumachii. Aucune trace du banc n’a pu être observée, il devait très probablement s’agir d’une structure en bois. Une rigole aménagée au pied de la latrine était prédisposé pour les ablutions de rite ; la salle était pavée en béton de tuileau. Il n’a pas été possible de localiser les points d’adduction en eau qui devaient assurer la propreté et le bon fonctionnement de la structure.

 

24. Un effondrement de la couverture de la fosse septique a été rencontré lors du nettoyage. Cet écroulement, dû à la disparition des poutres de soutien, a permis d’observer l’intérieur de la fosse septique. De plan rectangulaire, elle occupe environ la moitié de la pièce pour toute sa largeur. Pour raisons de sécurité, il n’a pas été possible d’explorer cet espace, manifestement encore rempli de matériel éruptif. La latrine semble avoir été en fonction lors de l'éruption.

 

25. Les opérations ont donc pleinement répondu aux questions de l’aménagement de l’espace dans le péristyle 41. Ces structures, qui attestent une organisation différente du secteur sud du forum avant les dernières années de la vie de Pompéi, seront intégrées aux observations conduites dans le reste de la maison. Elles seront de première importance pour la compréhension des phases les plus anciennes de ce secteur de la ville.

 

Bibliographie

Dall’Osso 1905 = I. Dall'Osso, Scavi preistorici di Pompei, dans Nuova Antologia, 810, 1905, p. 231-243.

Dessales 2013 = H. Dessales, Le partage de l’eau : fontaines et distribution hydraulique dans l’habitat urbain de l’Italie romaine, Rome, 2013 (BEFAR, 351).

Hoffmann – Faber 2009 = A. Hoffmann, A. Faber, Die Casa del Fauno in Pompeji (VI 12). Band 1, Bauhistorische Analyse, Wiesbaden, 2009 (Archäologische Forschungen, 25).

Mau 1892 = A. Mau, Scavi di Pompei, dans Mitteilungen des deutschen Archäologischen Instituts, 7, 1892, p. 3-14.

Noack – Lehmann-Hartleben 1936 : F. Noack, K. Lehmann-Hartleben, Baugeschichtliche Untersuchungen am Stadtrand von Pompeji, Berlin, 1936.

 

Pour citer cet article et Référence électronique

Sandra Zanella, « Pompéi. Maison des mosaïques géométriques VIII 2, 3-16 », Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome [En ligne], Les cités vésuviennes, mis en ligne le 06 mars 2014.

URL : http://cefr.revues.org/1110

 

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Ultimo aggiornamento - Last updated: 15-Apr-2022 19:48